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Ouch, j'ai 40 ans !

Photo du rédacteur: Doula Julie AmicDoula Julie Amic

C’est fait, j’y suis. J'ai 40 ans. Ce moment, je l’ai attendu avec une étrange combinaison d’excitation et d’appréhension. Ce n’est pas juste un chiffre, c’est une étape. Un âge qui invite à la réflexion, aux bilans, et à une bonne dose de gratitude. Aujourd’hui, je fais une pause dans le tourbillon de la vie pour regarder en arrière et célébrer tout ce qui m’a amenée jusqu'ici, mais aussi pour rêver à tout ce qui m’attend dans cette nouvelle décennie. Dans cette réflexion entre hier, aujourd’hui et demain, je te dévoile avec transparence et vulnérabilité mon bilan et mes aspirations


De ''forever 28'' à 40 ans real quick !

Il me semble que c'est hier que j'étais étudiante en soins infirmiers, que je travaillais (et sortais) dans les bars à une fréquence démesurée tout en trouvant l'énergie de m'entraîner, le tout avec très peu d'heures de sommeil et une alimentation douteuse. Je regardais vers le futur et je me souviens me dire que ''j'avais toute la vie devant moi''. Oh well. Let me tell you something jeune Julie. La vie va vite en TA quand tu deviens une vraie adulte!


En l'espace d'un claquement de doigts, je suis passé de ''Babe'' à ''Maman'' à ''Madame''. Vite comme ça, j'ai le réflexe sournois de dire que ça fait mal pis que je suis amère d'avoir vieilli si vite, que je n'ai pas vu le temps passer. Avec le recul je réalise que ce qui goûte vraiment mauvais, c'est le souvenir des trop nombreux shooters de Jameson et de vodka que je me suis enfilé à cette époque. Je suis hangover juste à y penser.


La peur de vieillir

Dans les dernières années, j'ai vraiment angoissé à l'approche du big 40. La vision de mon corps qui change, les bobos de préménopausée qui embarquent, le deuil de ne plus avoir de bébé. Tout ça. Ouch. Mais en y pensant bien, j'ai réalisé qu'une grande partie de cette appréhension n'était pas réellement mienne, comme si j'étais stressée parce qu'il fallait que je le sois. Merci la société. Merci les réseaux sociaux.


La normalisation du botox et des fillers, de plus en plus tôt.

Merci, non merci.


La pression de devoir fiter dans les mêmes vêtements qu'à 25 ans.

Not gonna happen. Genre pu jamais. On oublie ça. Manger c'est beaucoup trop l'fun !


L'algorithme qui tente de me vendre des crèmes miracles pour avoir l'air plus jeune. Toujours plus jeune.

Please stop. Mon compte épargne rush assez de même.


On va se le dire. Les cheveux gris sont moins à la mode que les redrapages mammaires. Tentation à laquelle j'ai failli succomber, si ça n'avait pas été que ça coûte un cashdown d'hypothèque. J'ai finalement décidé de ne pas vendre un rein et de plutôt rendre hommage à ma grosse poitrine molle. Merci pour le service rendu: 2 grossesses, des variations de poids intenses et 3 belles années d'allaitements. Vous êtes hot.


Bon ceci étant dit, c'est facile de blâmer la société. Elle a le dos large, mais je n'ai besoin de personne pour sentir qu'il y a un décalage entre comment je me sens dans ma tête et comment je me sens dans mon corps. Le clash est bien présent. Par chance, je suis une personne qui sait faire la part des choses et qui avec le temps a appris à se protéger et à s'assumer. J'ai aussi réalisé que même si vieillir me force à faire le deuil de certaines étapes de ma vie que j'ai profondément aimées et vécues pleinement, elle m'ouvre aussi la porte à une ère de nouvelles possibilités. Aujourd'hui, je peux dire que ce même chiffre me rempli de fierté et de gratitude. J'ai pris conscience que vieillir amène un super pouvoir vraiment le fun à utiliser et je compte bien en profiter. Vive la maturité !


Ce que je laisse derrière

  • Dire oui quand je veux dire non.

  • La peur du jugement.

  • Le sentiment d'imposteur.

  • Les excuses bidon.

  • Tenter de fiter dans un moule qui ne me correspond pas.

  • Surbooker mon agenda. Avoir trop de projets en même temps.

  • Le sentiment de culpabilité. Celui-là, j'y travaille fort.


Ce que préserve

  • Ma pratique régulière de yoga. L'encrage de mon bien-être physique et émotionnel.

  • Les séances mensuelles avec ma psy.

  • Ma franchise. Fini les non-dits. No more BS.

  • Le respect de mes limites personnelles et professionnelles.

  • Mon ouverture d'esprit et ma capacité d'accueil de l'autre.


Mes aspirations

  • Apprécier le chemin, pas seulement la destination.

  • Trouver du contentement dans le fait de ralentir.

  • Accepter la fragilité de mon équilibre et le respecter.

  • Protéger ma paix intérieure, prendre du recul quand il le faut.


Ma liste de gratitudes

  • J'ai le privilège de me faire appeler maman par deux mini humains que j'aime inconditionnellement.

  • J'ai un amoureux aimant et présent, qui a des étoiles dans les yeux lorsqu'il me regarde, même après 10 ans.

  • Je m'épanouie dans un métier que j'adore. Je suis sur mon X et j'ai enfin le sentiment d'être accomplie.

  • J'ai une communauté en or qui me permet de vivre de ma passion.

  • Je suis entourée de femmes fortes avec qui je peux être 100% moi-même, sans peur du jugement.

  • Je suis la matante juju d'une belle gang de coco que j'aime comme s'ils étaient de mon sang.

  • Je suis en santé et j'ai la vitalité de pratiquer le yoga et toutes les activités qui me plaisent.


De toute la liste, je pense que la gratitude la plus importante est de pouvoir dire qu'aujourd'hui j'ai 40 ans. De voir grandir mes enfants; de me coucher chaque soir aux côtés de l'amour de ma vie; d'avoir les meilleures amies du monde avec qui évoluer; de faire un métier qui me passionne et me permet d'avoir la vie dont j'ai toujours rêvée. Vieillir est un privilège que je ne vais plus jamais redouter, mais plutôt célébrer.

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